Ma méthode d’accompagnement
Une approche analytique, intégrative et narrative de l’accompagnement thérapeutique
Il s’agit d’explorer les sources de l’inconscient, pour en dénouer les schémas narratifs défaillants et permettre à la personne qui vit des scénarios répétitifs de remettre de l’ordre dans sa structure psychique. Cette méthode favorise la conscience des mécanismes sous-jacents à l’analyse systémique du sujet et maximise les effet d’un autre accompagnement de type psychologique ou psychanalytique.
Sa visée est essentiellement dynamique, puisqu’elle permet de restaurer un état énergétique en mouvement, proche de l’état de l’enfance, tout en intégrant les scénarios de vie déjà joués. Elle s’approprie ainsi le concept de résilience, pour en faire une force de vie qui récompense le sujet pour les obstacles qu’il aura réussi à dépasser. Le scénario de vie est envisagé sous différents angles et formats, avec une vision optimiste, dynamique, favorisant l’émergence des élans de vie naturels. Les obstacles à la réalisation sont conçus comme des barrières psychiques qui gênent le sujet dans sa progression mais le force sans cesse à se dépasser. Ainsi, on retrouve ici le fameux schéma narratif, tel que modélisé par Vladimir Propp, sous ses variantes plus ou moins fantasmagoriques, car issues de l’imaginaire et de l’inconscient. Le sujet est animé d’une grande force psychique et la retrouver lui permet de retrouver la volonté de vivre et de surmonter les obstacles. Cette force de vie est particulièrement agissante et créative, à un niveau subtil mais néanmoins puissant, puisque l’on sait aujourd’hui qu’une grande partie de notre réalité prend racine dans l’espace de la psyché et de l’imaginaire.
Cette approche emprunte au chamanisme l’idée de scénarios et de l’importance de leur vitalité sur les affects, qui se libèrent et révèlent quand ils sont mis en scène. Elle est fondée sur les conclusions de Charles Levi Strauss, concernant « l’efficacité symbolique » (chapitre de « L’anthropologie structurale »), ses impacts sur le corps psychique, émotionnel et même physiologique. Le schéma narratif dans lequel le sujet se voit vivre est donc décortiqué en début d’analyse, afin de parcourir les espaces de création qui semblent douloureux, figés et défaillants. C’est l’attitude même du sujet et de ses ressentis qui les désigne de la sorte.
Une grande empathie et sensibilité à l’autre est le pré requis inévitable de cette pratique, ainsi qu’une grande sensibilité à soi-même. Il est possible, et même parfois nécessaire, que l’accompagnant évolue lui-même au cours de l’analyse, et ce miroir thérapeutique, loin d’être un contre-transfert, favorise souvent un dénouement libérateur.
L’accompagnement se déroule donc en 3 étapes, voire 4 selon les sujets.
la finalité de l’accompagnement est double, convoquer des ressentis perdus, enfouis sous d’autres douloureux ou étouffés, ainsi que libérer la psyché qui empêche d’agir. Un suivi pourra alors être envisagé afin de s’assurer que les anciens scénarios ne sont pas mobilisés, le temps des retrouvailles avec une autre réalité, c’est-à-dire un espace de concrétisation dans le vécu de ces nouveaux ressentis. L’accompagnement peut se préciser sur une problématique plus ou moins vaste et les scénarios convoqués s’assortissent à la demande.
Première étape :
S’assurer que la personne soit confortable dans la relation. Si ce n’est pas le cas, considérer les pré-requis et valider l’accompagnement, car l’accompagnement se déroulera souvent en huis clos, c’est-à-dire dans un espace où la relation gagnera en intensité. Si problème latent il y a, il rejaillira inévitablement à un moment ou un autre de l’accompagnement, et cela pourra générer de la perturbation dans le scénario, voire en initier un autre, moins prometteur que celui envisagé.
La première étape consiste donc à valider l’état de la relation et à s’assurer des fondements de l’accompagnement. La demande est-elle claire pour les deux personnes, l’objectif bien défini ? Quelles sont les modalités, le format et la durée de l’accompagnement. L’accompagnement mobilise une dimension poétique et narrative. Il peut être utile, à ce niveau, d’explorer l’univers sensoriel et narratif du sujet. Une grande culture artistique permettra de s’adapter à chacun des sujets, car les scénarios peuvent se vivre dans de nombreuses sources, cinématographiques, historiques, littéraires, picturales ou narratives classiques (contes et mythologies). Il s’agit de veiller, cependant, à ne pas susciter de mécanismes d’idéalisation, fondé sur des croyances religieuses du sujet. On s’éloignera donc volontairement de certains types de scénarios, pour en convoquer d’autres, dans lequel le sujet ne prendra pas le risque d’être en prise avec une forme d’idéalisation de lui-même. A l’inverse, certains scénarios, lorsqu’ils ne sont pas portés par une idéalisation de soi, peuvent être importants car reconnus comme officialisés (tarologie, astrologie, inconscient guérisseur, mythologie, etc.). Au cours de cette étape, il pourra être bon de rassurer le patient en lui donnant des éléments de compréhension sur la démarche et en lui décrivant les différents états qu’il risque de retrouver au cours de l’accompagnement ; désarroi face au vide de la psyché, libération émotionnelle et recomposition troublante de la réalité, pour enfin renouer avec la vitalité originelle recherchée. Selon la demande, ces vécus pourront se répéter et revivre à différentes étapes de l’accompagnement. Il s’agit donc de définir l’état final, en terme de ressentis recherchés. La progression pourra se faire par étapes, avec des pauses méritées suite aux grands bouleversements de la psyché, mais l’objectif final ne doit pas être abandonné en cours de route, au risque d’un retour à l’état initial de l’accompagnement. C’est la raison pour laquelle cette étape initiale est primordiale pour l’accompagnement. L’engagement doit se vivre à deux, et s’assurer du confort des deux participants tout au long de l’accompagnement, qu’il s’agisse de 4, 20 ou 50 séances. Concernant le rythme et la durée, il est très utile et nécessaire de poser un cadre, qui servira de structure à l’accompagnement, car la psyché de la personne élaborera un trame inconsciente autour de cette structure, qui déroulera le scénario libérateur dans son inconscient. La plupart du temps, ce cadre est défini par l’atteinte d’un objectif concret et réaliste, même si les résultats de l’accompagnement dépassent amplement la réalisation de cet objectif. La plus grande partie de l’accompagnement se joue de manière latérale, avec le cheminement du sujet concernant sa guérison et le chemin qu’il va réaliser. C’est la raison pour laquelle cette étape doit être particulièrement soignée et ritualisée, tout comme la troisième.
Deuxième étape :
Elle est ce que l’on nomme l’accompagnement à proprement parler. Elle consiste en une suite d’analyses et d’introspections qui visent à décortiquer les mécanismes inconscients et leur offrir un cadre soutenant pour leur permettre de se libérer. Elle mobilise trois outils primordiaux : le rêve conscient, le voyage méditatif dans le corps et l’analyse langagière. Elle s’articule autour de différents espaces narratifs articulant le vécu du patient à des scénarios imaginaires. Ces scénarios ont pour intention de romantiser et d’idéaliser positivement le vécu réel du patient. Il ne s’agit donc pas de composer un nouvel idéal, mais bien d’idéaliser le vécu existant. A partir de là, et seulement à partir de cette base sereine et harmonisée, il sera possible d’envisager un scénario d’avenir. La cartomancie peut être envisagée comme un outil de communication au cours de l’analyse. Elle servira de support à l’exploration de l’inconscient du patient. Elle permettra aussi de traduire les mouvements vitaux en présence, grâce à la lecture du hasard.
Troisième étape :
La clôture de l’accompagnement consiste à ritualiser la fin, afin de se départir de la relation instaurée et du processus d’accompagnement. Elle restaure l’autonomie des espaces personnels et marque le début d’un nouveau scénario. En ce sens, elle est célébrée et valorisée tout au long du processus, comme un moment attendu.
Quatrième étape :
Cette étape, de suivi, sous un format différent, narratif ou analytique, peut être envisagée afin de s’assurer du bon déroulé de l’intégration, en particulier lorsque les scénarios dénoués sont ancrés dans le vécu du patient.